Secteur de l’aide et du soin à la personne : réduire le risque de TMS et d’accidents.
Le secteur du soin à la personne est le plus accidentogène, que vous exerciez à domicile ou en établissement, vous êtes confrontés aux mêmes problématiques : port de personnes, les transfère chaise-lit, port de charges lourdes, charge émotionnelle, risques chimiques, etc. Vous pouvez être exposés à de nombreux risques qu’ils soient physiques ou moraux, et il faut vous en protéger. Nous avons décidé de nous intéresser à ce secteur cette semaine, certes, il est éloigné de notre secteur d’action habituel, la manutention, mais vous seriez surpris des problématiques communes.
Le port de charges et risques physiques :
Le port de charges dans le secteur de l’aide à la personne peut être divers : redresser une personne dans son lit, les transferts, le port de matériel jusqu’à une chambre, le port d’objets dans les escaliers pour les personnes qui travaillent à domicile… Le port de charge peut se cacher sous diverses formes, et est dans la plupart des cas, caché. Pour rappel, l’accord du 12 juillet 2013 régule le port de charge répétitif :
- Un homme de moins de 45 ans peut porter au maximum 25 kg.
- Un homme de plus de 45 ans peut porter au maximum 20 kg.
- Une femme de moins de 45 ans peut porter au maximum 12.5 kg.
- Une femme de plus de 45 ans peut porter au maximum 10 kg.
Pour les personnes plus âgées, le retrait du port de charge constitue une mesure de prévention prioritaire. La manutention de personne est une problématique d’autant plus importante du fait des facteurs aggravants :
- Port de charges lourdes (une personne en moyenne pèse 75 kg)
- Des postures contraignantes (bord d’un lit, pas de possibilité de faire le tour, manutention seule)
- Port de d’objets lourds dans les escaliers (principalement à domicile)
- Entretien dans des zones difficiles d’accès
Le port de charge favorise le risque de lombalgie chez les soignants, 20% des accidents de travail et 60% des arrêts sont des maux de dos. Le port de charge peut être réduit grâce à diverses solutions, comme la mise en place d’un système de portage entre le fauteuil et le lit avec un palan. La mise en place d’un palan soulagerait le soignant dans le port de charge tout en accompagnant le patient dans son déplacement. Pour le transport d’objets dans des escaliers la mise en place d’aide à la manutention peut soulager les aides à domicile. Un diable ou un caddie de transport pour faciliter les déplacements dans les logements et les escaliers. Parmi d’autres risques physiques, nous pouvons noter le risque de chute de plain-pied et de hauteur à cause d’un sol encombré ou abîmé, du mauvais éclairage ou d’un espace exigu.
Risques chimiques :
Le secteur de l’aide et du soin à la personne est un secteur très exposé aux risques chimiques, principalement pour les aides et soins à domicile. La manipulation régulière voir quotidienne de détergents, le ménage, l’application de soins, etc. Le risque chimique est très souvent sous-estimé, mais il peut être très grave. Pour cela, des EPI doivent être mis en place pour protéger les aides à domiciles : gants de ménage épais, chaussures qui maintiennent le pied et la cheville, tablier ou blouse, des gants fins pour l’application de soins. L’utilisation de produits plus « naturels » peut également réduire ce risque chimique :
- Un nettoyant multi-usage classique : peut provoquer des brûlures aux yeux et à la peau, des irritations respiratoires, des maux de têtes et des nausées.
- L’eau de javel : provoque des brûlures aux yeux et à la peau, mal associées elle peut dégager des vapeurs toxiques. Pure, elle ne nettoie pas, elle ne doit pas être diluée dans de l’eau chaude et ne doit pas être reconditionnée dans un autre packaging.
- Les nettoyant pour les fours : risques de brûlure yeux et à la peau, irritation respiratoire, maux de tête et nausées.
L’INRS préconise l’utilisation des produits plus « naturels » comme le savon noir et le vinaigre blanc. Ils ont tous deux un grand pouvoir nettoyant tout en étant moins risqué pour la santé de vos collaborateurs.
Risques psychosociaux :
La charge émotionnelle est une grande part des risques psychosociaux de ce secteur. Le travail d’aide à la personne tisse une relation bénéficiaire-aidant ou famille-aidant. Mais les aides peuvent également être confrontées à la précarité sociale, la violence, différents troubles ou encore à la fin de vie. Cela peut entraîner une charge mentale très lourde, d’autant plus que dans le secteur à domicile où le travail est très solitaire.
Risque infectieux :
Beaucoup mis en lumière lors de la pandémie du COVID, les aides à la personne, qu’ils soient à domicile ou en établissement, peuvent être au contact de personnes malades, de linge contaminé ou d’objets souillés.
Nous vous avons exposé brièvement les différents risques encourus par les personnes travaillant dans le secteur de l’aide et du soin à la personne, que ce soit à domicile ou en établissement. Il existe différentes solutions pour protéger les soignants et réduire l’exposition aux risques. Pour un accompagnement et une aide au financement, l’assurance maladie met en place différents types d’aides :
– Aide médico-sociale à domicile : https://lc.cx/TeiJlO
– Aide médico-sociale en établissement : https://lc.cx/PdObiz
– Aide TMS ACTION : https://lc.cx/Y2V0ve
Sources : https://assurance-maladie.ameli.fr/sites/default/files/2021-10-21-cp-vague-2-tms-pros.pdf https://www.carsat-normandie.fr/home/entreprises/prevenir-vos-risques-professionnels/risques-du-secteur-de-laide-et-soin-a-la-personne.html https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=TF%20230 https://www.inrs.fr/metiers/sante-aide-personne/aide-domicile.html#:~:text=Troubles%20musculosquelettiques%20et%20risques%20psychosociaux&text=Si%20le%20travail%20est%20passionnant,%2C%20fin%20de%20vie%E2%80%A6).