Risque vs danger. Comprendre la nuance entre les notions.
Dans les domaines de l’industrie où les accidents du travail sont vite arrivés, il est avant tout important de pouvoir faire la différence entre danger et risque, car les deux sont bien différents. L’inconscience face à ces notions peut être source d’impact sur les pratiques. Il est important de faire la différence pour bien identifier les problématiques et les solutions qui en découlent. Aujourd’hui, il peut y avoir une confusion dans la définition des concepts, ce qui impact les pratiques et les moyens de prévention.
Danger vs Risque.
Le danger découle du risque. Or sans risques, il n’y a pas de danger. Lorsqu’un danger existe, c’est qu’il y a eu en amont une évaluation des risques, et donc une prise de conscience de la situation. Un risque, qu’est-ce que c’est ? C’est ce que l’on ne souhaite pas qui arrive. Dans une situation type. C’est la probabilité de survenance d’un événement indésirable. Le risque peut être mesuré en termes de probabilité et d’impact. On évalue un risque et non un danger. C’est en fonction des risques que l’on peut identifier les dangers. Le danger à l’inverse, c’est la source potentielle d’atteinte à la santé physique et mentale. C’est-à-dire, ce qui peut faire mal physiquement et mentalement aux opérateurs. Il s’agit de la source du risque, ce qui peut causer les dommages. Dans chaque situation de travail existe 4 dimensions, 4 façons de la lire. Et donc 4 dimensions qui peuvent être porteuses de risques et de dangers. C’est-à-dire que chaque personne est soumise à ces situations dans son travail.
- La dimension physique : ce qui concerne les aspects physiques de l’environnement de travail (équipement, éclairage, son, température, etc.).
- La dimension psychologique : la « charge » mentale et émotionnelle qui peut impacter le travail (stress, charge, etc.).
- La dimension sociale : on parle ici des interactions entre les personnes sur le lieu de travail (entre collègue, supérieurs, manager, etc.).
- La dimension organisationnelle regroupe l’aspect structurel et fonctionnel de l’entreprise comme la politique et la culture de l’entreprise, les systèmes, les procédures, etc.
Chacune de ces dimensions peut être source de dangers. C’est ainsi que lors des évaluations de risques, que ce soit par un ergonome ou un autre professionnel de ce milieu, il évalue chacune des dimensions pour en ressortir un diagnostic complet. De plus elles découlent les unes des autres. Un changement dans une va forcément impacter les suivantes.
Exemples de situation.
Dans le secteur de la construction.
Une situation à risque commune est le travail en hauteur, (ex : échafaudages). Le danger dans ce cas est la possibilité de chute, à cause de la hauteur et l’instabilité de la structure. Le risque est la probabilité qu’un ouvrier tombe de l’échafaudage et se blesse. Les solutions ici peuvent être le port d’un harnais de sécurité et de garde-corps.
Dans une entreprise de chimie.
Dans une usine chimique, manipuler des produits divers est risqué. Le danger réside dans le potentiel mélange des substances chimiques et les risques d’explosion par exemple. Le risque ici est la possibilité d’inhalation de produits toxiques ou l’exposition cutanée, ou encore une fuite de produits. Ici, des équipements de protection individuelle appropriés et des procédures de manipulation doivent être strictes.
Dans le tertiaire.
Même dans un environnement de bureau, il existe des dangers et des risques. Par exemple, rester assis pendant de longues périodes peut entraîner des problèmes de santé comme les lombalgies. Le danger est la sédentarité, tandis que le risque est la probabilité de développer des problèmes de santé liés. Des initiatives telles que des pauses actives, des postes de travail adaptés peuvent être mis en place.
Le moment de l’intervention.
Une fois les risques identifiés, il y 3 niveaux d’intervention :
- La prévention ; qui vise à agir à la source pour prévenir les causes. C’est-à-dire éliminer ou réduire les risques. Il s’agit de prendre des mesures pour empêcher que les dangers ne se manifestent ou n’affectent les travailleurs. L’objectif principal est d’empêcher les accidents et les blessures de se produire et de protéger la santé de ses collaborateurs.
- Le deuxième niveau est la protection. À ce niveau, les risques ne peuvent pas être complétement éliminés. Il faut donc y remédier en se protégeant d‘eux. Cela vise à réduire les conséquences des risques en mettant en place des moyens de protection. Cela peut inclure la fourniture d’équipements de protection individuelle (EPI), la mise en place de plans d’évacuation, de formations, etc. L’objectif est de limiter les cas d’accidents.
- Le troisième niveau est celui qui intervient après l’accident, celui de la réparation. C’est donc le niveau où il faut soigner et porter assistance aux collaborateurs qui ont potentiellement eu un accident. C’est donc fournir une assistance et des services pour réparer les dommages causés et à faciliter la réadaptation. Cela peut inclure la fourniture de soins médicaux, de réadaptation professionnelle ou la mise en place des solutions d’aide à la manutention ergonomiques. Le but est de réduire au maximum les effets qui pourraient impacter sur le long terme.
Sources : https://inforisque.fr/podcast-webinaires/detail-webinaire-risque-12-danger-ou-risque-pourquoi-faire-la-difference-.html