L’agroalimentaire : ce secteur doit-il se résigner à être le plus impacté par les TMS ?

Depuis de nombreuses années, le secteur de l’agroalimentaire est le secteur qui favorise le plus les TMS. Cependant, ce secteur doit-il se résigner à être le malheureux gagnant, ou peut-il s’améliorer afin de garantir des conditions de travail agréables et sains et propice au bien-être et à la productivité de ses salariés. Le secteur de l’agroalimentaire est victime depuis de nombreuses années d’une mauvaise image : conditions de travail compliquées, salaires bas, ce qui a des répercussions sur la santé de ses opérateurs. Cependant, de nombreuses entreprises luttent contre les TMS, et mettent en place des solutions adaptés à leur métier.

 

Des conditions de travail pénibles et physiques

Pénibilité physique

L’agroalimentaire est un secteur très engageant pour le corps des travailleurs : port de charges lourdes, mouvements et tâches répétitives, exposition aux vibrations, cadences rapides de production. Le corps des opérateurs de ligne est mis à rude épreuve, à cela, nous pouvons y ajouter le froid, l’humidité et les horaires de travail variable.

La vétusté des outils de production peut également imposer au corps une position désagréable qui peut être génératrice de TMS.

Les difficultés de recrutement dans le secteur de l’agroalimentaire sont liées à la pénibilité de ce travail : autant physique que psychique.

Depuis de nombreuses années, le ratio entre les jeunes salariés et les seniors s’amincit. Les entreprises dans l’agroalimentaire ont de plus en plus de mal à séduire les jeunes salariés. A contrario, les seniors présents dans ces entreprises ont de nombreuses années d’anciennetés. Néanmoins, les seniors sont la population de travailleurs les plus touchés ou susceptibles de développer des TMS.

Pénibilité travail agroalimentaire

 

Le travail sur ligne et santé mentale

S’ajoutent aux contraintes physiques les contraintes psychologiques : cadences qui rythment la journée, réduction des délais de production, manque d’autonomie des opérateurs dû à la ligne de production, automatisation des gestes, pauses chronométrées. Tous ces facteurs sont générateurs de stress pour le travailleur. D’autant plus lorsqu’il effectue seul sa tâche, par exemple travailler face à un mur sans pouvoir sociabiliser avec ses collègues.

La santé mentale est devenue un réel enjeu pour les entreprises aujourd’hui.

Des solutions existent et ont fait leurs preuves

Des échanges avec les opérateurs de ligne 

La clé de la première démarche d’amélioration des conditions de travail est l’échange avec les salariés qui vivent ces conditions. Il faut se poser de nombreuses questions dans ces échanges : établir une carte des zones de douleurs sur l’ensemble du personnel, comment améliorer les conditions de travail sans détériorer la productivité ni la qualité. Les lignes de production sont-elles adaptées aux salariés, aux produits ou sont-elles assez modernes ? Les process sont-ils toujours adaptés à la manière de travailler sur la ligne de production ?

Une fiche de poste adaptée

La mise en place de fiches de postes adaptées est le début d’une démarche de réduction des TMS dans une entreprise. L’intégration des risques dans la conception des postes et des lieux de travail est un véritable enjeu. Ce diagnostic permet de cibler ses ressources humaines en fonction des tâches à réaliser.

Modernisation des lignes de production et des lieux de travail

Nous avons tous conscience que la modification des lignes de production est un enjeu stratégique pour toutes les entreprises. Cependant, une ancienne ligne peut nécessiter 5 personnes, alors qu’une nouvelle peut en nécessiter seulement 2 à travail et cadence égale.

Le facteur de production doit être en corrélation avec le facteur humain, l’un ne doit pas prendre le dessus sur l’autre. Pour cela, les nouvelles lignes de production peuvent être plus adaptées à vos équipes, par exemple un convoyeur moins large pour minimiser les mouvements, ou la mise en place d’outils d’aide à la manutention.

L’organisation de votre lieu de travail peut également être optimisé : mise en place d’une salle de pause non loin de la ligne afin que les opérateurs puissent avoir un temps de repos.

 
Tube de levage manutention agroalimentaire Mise en place d’un tube de levage pour soulager les opérateurs dans le port de charges 

Adaptation des postes de travail

 

Connaissez-vous le Flex office ? Le Flex-office est le fait de pouvoir effectuer son métier à n’importe quel endroit (chez soi, à l’autre bout du monde, ou à différents endroits dans une même entreprise). Sur une ligne de production, nous pourrions associer le flex office au fait d’effectuer deux postes à mi-temps.

« J’affûte [les couteaux] une semaine sur deux, l’autre semaine, je suis sur la ligne de désossage. J’ai un travail varié et je me rends compte que, pendant la semaine d’affûtage, j’ai moins mal aux bras. »

Cependant, l’alternance des postes peut être plus ou moins bien acceptée par les salariés. Ils peuvent avoir développé, avec le temps, des routines et une certaine automatisation de leurs gestes. Ces changements doivent être discutés avec les salariés, vous devez pouvoir leur exposer les avantages de cette solution par rapport à la situation actuelle.

La semaine de 4 jours peut-être un facteur de motivation et d’adaptation pour vos salariés. Avoir un jour de repos en plus réduit le stress, améliore la vie privée avec un rythme de journée, et est perçu par vos salariés comme un avantage.

 

Si vos collaborateurs ont déjà développé des TMS

 

L’un de vos collaborateurs a déjà développé des TMS associé à un arrêt plus ou moins long ? Vous souhaitez savoir comment l’aider ?

Il existe diverses solutions pour aider le maintien au poste de votre collaborateur de ligne. Pour réduire le port de charge, la mise en place de chariots de manutention ergonomique avec niveau constant peut aider votre collaborateur à ne plus se baisser. Avec des manipulateurs de fûts, les opérateurs n’auront plus à soulever et à basculer les fûts manuellement pour les vider. La solution de la manipulation par le vide, les tubes de levage peuvent soulever de nombreuses charges de poids divers, adapté au secteur agroalimentaire, ils peuvent soulager drastiquement vos opérateurs.

Le secteur de l’agroalimentaire n’a pas à se résigner, il existe des solutions pour limiter, retarder et prévenir l’apparition des TMS. Grâce aux aides de la CARSAT, principalement TMS pro, même les petites entreprises peuvent s’équiper de solutions adéquates pour préserver la santé de ses opérateurs.

 


Sources :

https://moovency.com/les-tms-dans-le-secteur-de-lagroalimentaire

Dossier « Les TMS dans l’agroalimentaire » Travail & Sécurité n° 743 – octobre 2013

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